144 pages

Imprimé en France

EDITO

En explorant l’univers de la reconstitution historique, on découvre d’abord que ceux qui la pratiquent sont accoutumés au jugement. On les croit au mieux nostalgiques, au pire inadaptés à la modernité. On les dit loufoques, ou puérilement déguisés. La scène qu’ils rejouent intègre-t-elle du combat ? On les montre du doigt comme des va-t-en-guerre. Porte-t-elle plutôt sur une danse de salon ? Ce sont des aristocrates. Pourtant, s’il y a de la nostalgie, de la puérilité voire un goût pour l’affrontement ou le luxe dans leurs rangs, cela ne forme pas le gros de leur troupe. Non, la source de leur passion se trouve ailleurs. C'est une fascination aventureuse pour un temps révolu. Une curiosité sans fond qui tient en une question : comment on faisait, avant ?

Pour répondre à cette brûlante interrogation, les reconstitueurs sont prêts à toutes les obsessions. Le diable est dans les détails, dit-on. Pour eux, la réalité d’une époque aussi. Ils passent ainsi des heures à consulter des ouvrages jaunis ou des blogs spécialisés, cherchant à savoir si c’est bien la jambe gauche qu’il faut mettre en avant au troisième mouvement de la valse, si la vareuse des hussards comporte effectivement quatre boutons ou si la courge citée dans telle recette médiévale de tourte est une calebasse ou un potiron.

C’est seulement au prix de cette minutie que les reconstitueurs, lors de leurs représentations, transmettent l'Histoire et l'éprouvent dans leur chair. Les pages qui suivent sont une invitation à la vivre avec eux.

Bienvenue dans leurs passés ressuscités.2